Le Monde Sans Soleil (Jacques-Yves Cousteau, 1964) đ«đ·

Huit ans aprĂšs la sortie de son film Le Monde du Silence (1956), le Commandant Cousteau rĂ©alise ce deuxiĂšme documentaire inĂ©dit, digne dâun roman de Jules Verne. Cette aventure humaine relate en effet lâexploit dâune Ă©quipe « dâocĂ©anautes » envoyĂ©s vivre, un mois durant, dans un village sous-marin. Câest lâexpĂ©rience scientifique dĂ©nommĂ©e « PrĂ©continent II ».Â
Telle une colonie dâoursins gĂ©ants, plusieurs stations adossĂ©es Ă un rĂ©cif de corail gravitent autour de la base construite sur le modĂšle dâune Ă©toile de mer. Tout au fond, dans le noir abyssal des -26m, les plongeurs peuvent trouver refuge dans des cages en cas dâattaque de requins.Â
LâobscuritĂ© rĂšgne en maĂźtresse. DĂšs le dĂ©but, une voix off nous prĂ©vient : « la soucoupe plongeante revient dâun monde oĂč le soleil nâĂ©claire jamais ». Des crĂ©atures inquiĂ©tantes, Ă©blouies par les flashes de la camĂ©ra, frĂŽlent le petit sous-marin en forme de disque. Une Ă©toile de mer carnivore poursuit sauvagement une coquille Saint Jacques affolĂ©e, noyant la camĂ©ra dans un nuage de poussiĂšre. On se croirait en plein film dâaction dont le hĂ©ros est un barracuda gĂ©ant.
Celui-ci partage la vedette avec un perroquet cobaye, dĂ©pĂȘchĂ© par le commandant pour tester la rĂ©sistance des ocĂ©anautes Ă la forte pression subie Ă lâintĂ©rieur de leur capsule dâhĂ©lium. DrĂŽle de monde oĂč les voix masculines grimpent comiquement dans les aigus, oĂč la barbe pousse plus lentement et les cigarettes se consument deux fois plus vite !Â
A lâextĂ©rieur des hublots pourtant, les poissons semblent indiffĂ©rents Ă ces bizarreries humaines et continuent avec grĂące leur chorĂ©graphie pĂ©lagique, emportant avec eux le secret dâun monde sans soleil.
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